Pourquoi Coop et Migros snobent les sacs bio

Pourquoi Coop et Migros snobent les sacs bio

Les sacs plastiques à usage unique ont fait débat ce week-end à Fribourg. Toujours autorisés en Suisse, ils seront interdits en France dès le 1er janvier 2010. Ce qu’on attend pour passer au biodégradable? Une révolution orange!

Les sacs biodégradables de Bio Apply
Les sacs biodégradables de Bio Apply sont à base d’amidon de maïs. Une ressource végétale qui devrait être mangée plutôt que valorisée en sachets, selon les deux géants oranges.Image: VANESSA CARDOSO

«Les sacs en plastique représentent une bombe à retardement!» Michel Pikhanov, directeur des ventes de Bio Apply, étaie son exclamation de chiffres alarmants.

Intervenant samedi lors du débat organisé dans le cadre du salon Greentech de Fribourg, il a en effet présenté des chiffres éloquents: chaque année, on «consomme» 500 milliards de sacs plastiques dans le monde; un ménage suisse utilise 680?sacs par an; il faut attendre quatre cents ans pour leur décomposition.

Alternative écologique
La question de la pollution générée par ces plastiques tient de l’évidence. Bio Apply s’emploie depuis 2005 à proposer une alternative biodégradable sur le marché helvétique. La société genevoise a déjà réussi à convaincre des entreprises suisses prestigieuses à passer aux sacs à base d’amidon de maïs.

Mais pas les deux géants oranges! Coop et Migros refusent d’opter pour ces sachets, notamment «parce qu’on utilise un produit de base qui est destiné à l’alimentation», explique Nicolas Schmied, porte-parole de Coop. Même son de cloche chez Monika Weibel, porte-parole de Migros: «La production de cette matière première pour la fabrication de ces sacs fait concurrence à la production alimentaire.»

«Nos sacs sont produits à base de maïs européen, non destiné à la consommation humaine, répond Michel Pikhanov. De plus, nous avons contacté les deux distributeurs il y a trois ans, et ils ont cité des études tendant à prouver que les sacs biodégradables ne seraient pas plus écologiques que les sacs plastiques à usage unique.»

Les deux coopératives confirment effectivement avoir commandé des études: «Ces écobilans montrent que les sacs en plastique sont souvent meilleurs, parce qu’ils utilisent moins de matières premières», poursuit Nicolas Schmied, chez Coop.

«Nous serions très intéressés à pouvoir consulter les écobilans auxquels Coop fait allusion, insiste Michel Pikhanov. Parce qu’ils sont toujours restés confidentiels, contrairement aux études comparatives indépendantes présentées par Bio Apply.»

 

Article complet: http://journal.24heures.ch/actu/suisse/coop-migros-snobent-sacs-bio-2009-10-25

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