A Grenoble, la Métro veut encore réduire et valoriser les déchets ménagers

A Grenoble, la Métro veut encore réduire et valoriser les déchets ménagers

A l’occasion du 1er Forum de la prévention des déchets, qu’elle organisait ce mardi 25 novembre, l’équipe en charge de la question à la Métro a réaffirmé des objectifs importants de réduction à la source du volume de déchets à traiter, en même temps qu’elle lance une nouvelle campagne de sensibilisation des habitants.

En 2013 l’agglomération grenobloise s’était lancé un défi, celui de réduire de 7% la production d’ordures ménagères, soit en moyenne 22 kg de moins par habitant, entre 2012 et 2017. A travers le Forum qu’elle vient d’organiser, la Métro réaffirme cette ambition. Déjà plus d’un point de cet objectif a été gagné la première année, mais les enjeux sont multiples et la course encore longue.

 

« On le sait, pour sensibiliser nos concitoyens, il faut faire des campagnes régulières » explique Georges Oudjaoudi, récent vice-président de la Métro en charge de la prévention, de la collecte et de la valorisation des déchets, mais engagé depuis longtemps dans cette cause à la tête de l’association Objectif Zéro Déchet.

C’est ainsi, qu’après des années de bons et loyaux service de « Super-Tri », ce personnage imaginé par la Métro, celle-ci lance une nouvelle campagne grand public portant sur 5 thèmes d’action, que décline Cécile de Combret, en charge de la prévention des déchets.

 

Pour moins jeter, il faut moins gaspiller.

Pour créer un effet d’entrainement, la Métro propose à une cinquantaine de foyers de mettre en application la démarche de réduction de 7%, mais de la réaliser en 4 mois seulement, et de montrer à tous que c’est possible. Les inscriptions des foyers qui souhaitent participer sont ouvertes jusqu’au 31 décembre 2014 sur www.moinsjeter.fr.

Pour diffuser la bonne parole et montrer que tout le monde peut s’y mettre, sous la responsabilité de Didier Boulloud, six ambassadeurs du tri sont chargés de visiter la population et d’organiser des présentations dans les écoles.

 

Composter les déchets végétaux

Les épluchures et déchets crus font jusqu’à 30% du poids de nos poubelles et c’est surtout de l’eau. Par compostage on peut réduire cette part et surtout la valoriser comme terreau ou engrais. Depuis 2009, la Métro a distribué plus de 5 000 composteurs, incitant également le compostage dans l’habitat collectif.

A Seyssinet Edouard Monnet, chargé de mission développement durable, a pris à bras le corps le problème. Les 4 tonnes de déchets crus produits chaque année par les cantines des 4 restaurants scolaires sont compostées depuis un an et demi. Désormais les enfants eux-mêmes sont incités à aller déposer leurs épluchures dans l’un des 4 composteurs mis en service.

 

Favoriser le réemploi

L’idée vient d’une Néerlandaise, Martine Postma, pour qui « Jeter pas question ». Nos petits appareils ménagers, nos parapluies, nos aspirateurs ou téléphones peuvent être réparés.

En plus des chalets du ré-emploi, mis en place par l’agglomération, à Saint-Egrève tout d’abord, maintenant à Montbonnot et Seyssinet, et bientôt à Meylan, Pont-de-Claix et Saint-Martin-d’Hères, des associations Repair’Café voient le jour.

Il s’agit indique Jean-Loup Valière, de récupérer des objets et de les remettre en service. Pour ce faire, une fois par semaine le propriétaire de l’appareil peut venir se faire aider par un des bénévoles de l’association.

 

Réduire ses emballages

Georges Oudjaoudi cite le cas d’un fabriquant de jus de fruits, qui en Suisse récupère les emballages plastique pour les réutiliser jusqu’à 50 fois. De l’autre côté de la frontière, en France, la même bouteille de soda part à la poubelle. La responsabilité des producteurs évolue « doucement, doucement » dit-il.

Celle du consommateur peut, elle, être plus incitative. Limiter dans ses achats les conditionnements multiples, c’est également dépenser moins. La Métro l’a démontré en réalisant jusqu’à 34% d’économie entre un mini et un maxi charriot de supermarché.

 

Limiter les produits nocifs

La démarche permet elle aussi de limiter le nombre d’emballages inutiles. Mais en fabriquant soi-même un certain nombre de produits d’entretien de la maison, on réduit en plus la facture, jusqu’à 90% pour certains produits, mais aussi les incidences des agents nocifs sur sa santé.

Fabienne Pellissier, conseillère économie sociale et familiale au Conseil général de l’Isère, dit sous forme de boutade que « faire le ménage peut nuire à la santé ». Elle a en charge le sud-ouest de l’agglomération. Avec le concours de l’Alec [1], elle anime des ateliers de formation dans lesquels le vinaigre blanc et le bicarbonate de soude se disputent pour apporter des solutions à nos problèmes d’entretien de la maison.

En matière de réduction des déchets, comme dans bien d’autres domaines, il est difficile de faire évoluer massivement les comportements. Pourtant, si l’on y regarde bien, ce sont quelques petits gestes du quotidien, qui peuvent changer beaucoup de choses.

 

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